Kinshasa : les militants du MLC exigent la libération de Jean-Jacques Mamba !
23 mai 2020Pendant que son audition se passait à la Cour de Cassation, une centaine des militants du Mouvement de libération du Congo (MLC) se sont rassemblés devant le siège de leur parti, situé dans la commune de Kasavubu, sur l’avenue de l’enseignement pour exiger la libération du député national Jean-Jacques Mamba, arrêté samedi matin à Kinshasa.
« Ça brûle sur l’Avenue de l’enseignement au siège de l’interfédéral de MLC. Les militants du Mouvement de la libération du Congo ont commencé (MLC) à brûler les pneus pour dénoncer la procédure de l’arrestation du député national Jean Jacques Mamba », alerte à Médiaplus, une source basée sur le lieu.
L’arrestation de Jean-Jacques Mamba ce matin, a provoqué un débat sur la procédure de son arrestation, allant jusqu’à accuser l’exécutif congolais et le parti au pouvoir d’avoir instrumentalisé la justice pour régler les comptes à cet élu du MLC, auteur de la pétition portant destitution de Jean-Marc Kabund, au bureau de l’Assemblée nationale.
C’est ainsi que, fidèle à sa tradition, Mediaplusonline.net a contacté à ce sujet un expert pour avoir son point de vue. Il s’agit donc de Tshibangu Kalala, ancien député national et professeur de droit Constitutionnel. Il explique que les immunités parlementaires, telles que le prévoit l’article 107 de la constitution, sont « encadrées et limitées ».
« Les immunités parlementaires ne consacrent pas l’impunité. Les immunités parlementaires prévues dans l’article 107 de la constitution ont pour but de permettre au parlementaire de travailler dans des bonnes conditions sans être inquiété. Au cours d’un débat parlementaire en plénière, lorsqu’un député demande la parole pour donner son opinion ou ses avis, on ne peut pas le poursuivre en justice parce qu’il a dit des choses. Ça peut se faire également dans le cadre d’une commission parlementaire. Là, c’est l’exercice de son mandat en tant que parlementaire. C’est bien encadré, c’est bien limité », explique le professeur Tshibangu Kalala.
Pour lui, en dehors de ce cadre, un député qui enfreint la loi peut être poursuivi en justice.
« Les parlementaires doivent être très prudents s’ils veulent émettre des avis, des opinions en dehors du travail parlementaire. Il faut veiller à ne pas commettre des infractions. L’immunité ne joue pleinement qu’en plénière ou en commission. En dehors du Parlement, s’il fait des déclarations diffamatoires ou injurieuses par exemple, il sera poursuivi. Là il n’y a pas d’immunité», tempère l’ancien ministre de l’agriculture.
GK