Nord-Kivu : au moins 8 morts dans une nouvelle attaque ADF à Beni
24 mai 2020La région de Beni continue de compter ses morts. Depuis près de 2 mois, les ADF, qui semblaient en trêve, ont repris leurs représailles, tuant et pillant sur leur passage.
Dimanche 24 mai 2020, la localité de Loselose en territoire de Beni, s’est de nouveau réveillée sous les larmes et le choc. L’ennemi s’y est encore introduit vers 4h du matin.
D’abord, il a attaqué une position militaire avant de se tourner contre les civils, selon le témoignage des forces vives sur la place.
Wilson Batoleni, président de la société civile de Mutwanga, fait un bilan provisoire de 2 militaires et 2 civils tués, sans compter des disparus et d’importants biens emportés ou détruits.
Parmi les victimes, figure un animateur et point focal de la société civile de Loselose.
« C’est confirmé. Nous venons de perdre notre collègue de la société civile là bas. Ce sont toujours les ADF. Ils ont fait incursion dans la nuit, vers 4h. La situation est sombre. Il y a 4 morts, dont un homme et une femme, ainsi que 2 militaires. Mais, ça, c’est un bilan provisoire« , dit-il.
D’autres sources indépendantes parlent d’un bilan un peu plus lourd. Elles notent » au moins 6 civils, dont 2 femmes et 4 hommes ainsi que 2 militaires abattus, des boutiques et des pharmacies pillées, des maisons incendiées; ce qui porte à au moins 8, le nombre des victimes tombées dimanche et à plus de 30 celles assassinées dans seulement un mois« .
Cette attaque, qui vise Loselose, arrive après d’autres qui ont été enregistrées, notamment, à Halungupa, Ntoma et leurs environs.
« Les FARDC ont lâché prise »
La société civile se plaint de ce regain des violences. Elle estime que « les FARDC ont lâché prise, permettant à l’ennemi de se réorganiser et d’attaquer« .
Elle appelle les autorités à renforcer les opérations de traque contre l’ADF.
Depuis le lancement de l’assaut considéré comme final contre l’ADF, le 30 octobre 2019, la paix n’est jamais revenue à Beni.
Les FARDC rassurent toujours qu’elles continueraient de verser leur sang et leur sueur pour y parvenir.
Charles Mapinduzi Bin Kisatiro/Nord-Kivu