RDC : le procès de 100 jours constitue un thermomètre pour l’État de droit
5 juin 2020Jean-Pierre Alumba Lukamba , acteur important de la société civile africaine et président de la Diaspora africaine pour le développement, suit de près le procès dit 100 jours opposant les prévenus Vital Kamerhe, l’homme d’affaire libanais Samy Jammal et Jeannot Muhima au Ministère public dans l’affaire du programme d’urgence de 100 jours du président Félix Tshisekedi.
Il pense que « ce procès pénal constitue un thermomètre pour l’État de droit en RDC sous l’ère Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo« .
Mais, il déplore les incohérences constatées dans le chef des prévenus et des témoins.
» Seuls, les conseillers proches du parti de sieur Vital Kamerhe, dont son frère biologique, ont réellement siégé pour superviser le programme, oubliant avec qui ils étaient le jour du choix du prestataire ou encore qui a représenté USMA SARL« , a-t-il constaté.
Jean-Pierre Alumba note également que le cousin de Vital Kamerhe, simple agent de la SONAS, achète ou reçoit, selon Jamal, un terrain de 100.000 USD, de la part d’un prestataire dont la sélection pour un projet important par son cousin dircab est floue et l’offre par « coup de tête » à la belle-fille de son cousin dircab. Ce qui est vraisemblablement une commission« , déclare Alumba.
« Massaro possède, en outre, une propriété de 320.000 USD qu’il refuse de justifier, évoquant sa +vie privée+. Ce qui est impossible par ce temps qui court pour un simple agent de la SONAS« , tance Jean-Pierre Alumba.
Comme observateur, il note que le mariage de Vital Kamerhe a battu le record de cadeaux en espèces et en nature et les dépôts à la banque se font progressivement sur une période de presqu’un an.
« Pourquoi, puisque les montants déposés sur un an correspondent quasi au montant total des enveloppes reçues en cadeau…« , révèle-t-il.
Jean Pierre Alumba constate aussi une exonération accordée à la présidence et l’importation réalisée par un prestataire payé en totalité et toutes taxes comprises avant exécution du marché en procédure d’urgence mais sur pression du dircab ayant vraisemblablement choisi le prestataire et de qui le cousin reçoit un cadeau.
« Un conseiller import-export qui est rejoint par un expert « de la présidence » proche du dircab (UNC) avec plus d’un million en liquide pour dédouaner et autres formalités des biens importés par un prestataire payé en totalité…« , relève-t-il.
Des incohérences
Selon Jean-Pierre Alumba, « ce marché, conclu avec la République et payé cash en avance, n’est pas couvert par un contrat signé entre la République et un prestataire privé, se basant sur les propos du Directeur général a.i. de la Direction des contrôles de passation des marchés publiques, Ngongo Salumu ».
Alumba estime qu’ « il y a trop d’incohérences » et pense que l’homme d’affaire libanais, Jamal, et son présumé complice Vital Kamhere ne s’en sortiront pas si la justice est rendue correctement ».
« Toutefois, nous avons confiance en notre juste. Espérons que ces juges vont continuer à agir dans l’éthique et le professionnalisme car ils ont une responsabilité historique devant la nation et le monde. C’est par ce procès que l’ensemble de notre pays va commencer à croire ou non en l’État de droit décrété par notre Chef de l’État depuis son arrivée« , a conclu Jean-Pierre Alumba.
GK