Transfèrement d’Ali Kushayb à la CPI : un pas important vers la justice pour les crimes commis au Darfour
15 juin 2020La FIDH, l’African Centre for Justice and Peace Studies (ACJPS) et le Sudan Human Rights Monitor (SHRM) se félicitent du transfèrement d’Ali Kushayb, ancien chef Janjawid, à la Cour pénale internationale (CPI). Il devra y répondre de cinquante chefs d’accusation de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis dans la région du Darfour entre 2003 et 2004.
Ce transfèrement renouvelle l’espoir que la justice pour les crimes commis au Darfour est possible, même face à un manque de coopération acharné dont ont fait preuve le Soudan et d’autres États parties.
Ce développement pourrait conduire à ce que la première affaire de l’enquête sur le Darfour passe au stade du procès. L’enquête de la CPI sur le Darfour, qui a été lancée en 2005 à la suite d’un renvoi par le Conseil de sécurité des Nations Unies, a débouché sur six mandats d’arrêt contre cinq suspects du gouvernement soudanais, dont l’ancien président Omar El Béchir, et des Janjawids, dont Ali Kushayb, mandats qui sont restés non exécutés pendant plus d’une décennie.
Le transfert d’Ali Kushayb, également connu sous le nom d’Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman, est la première exécution d’un mandat d’arrêt dans le cadre de l’enquête sur le Darfour à ce jour.
« Nous avons longtemps attendu le jour où les chefs de milice et de l’appareil politique derrière la campagne génocidaire au Darfour seraient tenus de rendre des comptes », a déclaré Mossaad Mohamed Ali, directeur exécutif de l’ACJPS.
GK