RDC: le PDG appelle à la convocation d’une «Convention citoyenne pour les élections crédibles en RDC »

RDC: le PDG appelle à la convocation d’une «Convention citoyenne pour les élections crédibles en RDC »

25 juin 2020 0 Par Rédaction

A quelques jours de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo (RDC), le Parti des démocrates pour la bonne gouvernance (PDG) propose la convocation d’une « Convention citoyenne pour les élections crédibles en RDC (CCEC).

Dans une déclaration faite, jeudi 25 juin 2020, le parti cher à Modeste Mutinga Mutuishayi constate avec « grande inquiétude » l’imbroglio politique, le déclin économique et la misère sociale dans lesquels notre pays patauge par la volonté cynique de la coalition au pouvoir, FCC-CACH.

« Conscient du dangereux virage que prend la majorité au sommet de l’Etat, aujourd’hui déterminée à rééditer un coup de force sur le Pouvoir judiciaire et la Commission nationale électorale indépendante (Céni), le PDG dénonce avec véhémence cette énième dérive destinée à maintenir la RDC dans un régime de prédation généralisée, de violation massive des droits de l’homme et de l’impunité caractérisée« , lit-on dans cette déclaration signée par Tshetshe Ingulu Ngangeli, Secrétaire général et porte-parole du parti, dont une copie est parvenue à Medi@plus.

« Stratégie diabolique » du FCC

Pour ce parti de l’opposition, la volonté affichée par la majorité FCC (Front commun pour le Congo) d’imposer la mainmise du Ministre de la Justice sur le Parquet et le Conseil supérieur de la magistrature procède d’une « stratégie diabolique de noyer l’indépendance de la magistrature et d’instaurer une justice aux ordres de l’Exécutif, en violation du principe constitutionnel de séparation des pouvoirs« .

Aussi, poursuit le PDG, « perpétuer dans sa configuration juridique actuelle et sa gestion calamiteuse, une Commission électorale décriée par le peuple à l’issue du scrutin du 30 décembre 2018, serait une haute trahison qui ne devrait pas être endossée par le Bureau de l’Assemblée nationale ni tolérée par l’ensemble de la classe politique, la société civile et le peuple congolais« .

En outre, le PDG qui dit avoir interrogé l’histoire de la CENI de 2006 à 2018 en termes de fraude électorale et d’instrumentalisation politicienne par la mouvance présidentielle d’hier, tire la sonnette d’alarme en guise d’exhortation aux tireurs de ficelles en déficit d’électorat sûr, à ne pas abuser de la position dominante du FCC à l’Assemblée nationale pour faire un « holp up partisan » à la haute direction de la CENI.

Vivement la CCEC

Le parti dirigé par l’ancien Rapporteur du Sénat congolais, Modeste Mutinga considère qu’au regard de l’agitation politique, de l’insécurité récurrente, du regain du tribalisme et de la menace d’instabilité des institutions qui gagnent de plus en plus du terrain sur le territoire nationale, le PDG appelle de tous ses vœux la convocation d’une «Convention citoyenne pour des élections crédibles en RDC (CCEC)».

Celle-ci, à en croire le PDG, aurait pour mission :

  1. Faire un état des lieux du processus électoral à tous les niveaux,
  2. Revisiter quelques dispositions de la constitution spécialement dans le but du retour de l’élection présidentielle à deux tours.
  3. Revisiter la Loi électorale aux fins d’en dégager un consensus autour du format des circonscriptions électorales, du fixing du seuil du vote exprimé et de l’utilisation de ‘’la machine à voter’’.
  4. Revisiter la loi organique portant composition et fonctionnement de la CENI en vue de renforcer son indépendance réelle en tant qu’institution d’appui à la démocratie, avant de procéder au renouvellement de son équipe dirigeante et en fixer le critérium de désignation.
  5. Faire un état des lieux du fichier électoral et fixer les meilleures conditions de sa fiabilité.
  6. Pour assurer sa légalité, la Convention pourrait être convoquée par ordonnance du Président de la République en sa qualité de garant du bon fonctionnement des Institutions.
  7. En vue d’éviter la cacophonie politique et le combat de positionnement, la Convention pourrait être co-présidée par le Premier Président de la Cour Constitutionnelle et le Premier Président du Conseil d’Etat en leur qualité des juges des contentieux électoraux.
  8. Compte tenu du coût et du facteur temps, la Convention pourrait être tenue pour une durée de quinze jours.
  9. Pour plus de sérénité des débats, le nombre des participants ne pourrait dépasser trente membres repartis d’une manière paritaire entre les forces politiques et sociales les plus représentatives. « C’est dans le but ultime de rechercher la cohésion, de renforcer l’unité nationale et de consolider la stabilité politique » que le PDG soumet cette proposition aux institutions, à l’ensemble de la classe politique, aux forces vives et à la communauté internationale, précise la déclaration.

Par Stanislas Ntambwe