Marches anti-Malonda : un duel de rue à éviter
8 juillet 2020La désignation non consensuelle par les confessions religieuses et l’entérinement par l’Assemblée nationale de Ronsard Malonda comme futur Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) continue de défrayer la chronique.
Plusieurs états-majors des partis politiques se mobilisent pour des « marches pacifiques » afin de, soit protester, soit soutenir. L’UDPS, Lamuka et le Comité Laïc Congolais (CLC) sont dans la protestation, tandis que le PPRD clame son soutien à son candidat. Ce qui risque de donner lieu aux affrontements de rue entre militants vu que les dates prévues sont presque les mêmes.
Ça gronde dans les états-majors des partis politiques. Ça craint pour les jours des mercredi 8 ; jeudi 9 ; vendredi 10 et lundi 13 juillet. Cet intervalle devrait contenir des marches non autorisées entre parties opposées qui veulent démontrer leurs forces de mobilisation populaire. Ce qui risque de dégénérer en des scènes de guerre de rue.
L’UDPS, parti présidentiel, a prévu et maintenu sa marche le jeudi 9. Ce, contre l’avis du Gouverneur de la ville de Kinshasa. « Nous avions informé le gouverneur pour notre marche prévue le 09 juillet. Il nous a expliqué que ce n’était pas faisable à cause de l’état d’urgence. Nous lui avons expliqué que la constitution nous donne le pouvoir de nous expliquer à tout moment lorsque ça ne marche pas », a déclaré, mardi 7 juillet, Augustin Kabuya au sortir de la rencontre avec le Gouverneur.
L’UDPS a rejeté, vendredi 3 juillet, l’entérinement de Rondard Malonda, comme successeur de Corneille Nangaa à la CENI. C’est ainsi qu’elle s’apprête à aller dans la rue contre l’avis des autorités. Pendant ce temps, le PPRD a saisi l’autorité provinciale pour solliciter l’organisation d’une série des marches afin de soutenir « les Institutions de la République et les acquis de l’alternance pacifique ».
« Coup sur coup »
Le parti majoritaire du FFC prévoit ces activités entre le mercredi 8 et vendredi 10 juillet. Ce qui semble une réponse du berger à la bergère qui épouse l’état d’esprit du secrétariat permanent de ce parti. « Coup sur coup », c’est même le surnom collé à Emmanuel Shadary, Secrétaire Permanent, qui n’a toujours pas hésité de répliquer à sa manière aux invectives des autres.
UDPS et PPRD dans la rue le même jour !, c’est plus qu’une bombe qui devra exploser à la minute. Leur confrontation ressemblera à un bal des gladiateurs où tous les coups sont permis. Il y a péril en la demeure et les rues pourraient être mises à feu et à sang. Et pour pimenter la sauce, le ton de la mobilisation ressemble à une déclaration de guerre entre des alliés dupes.
Le lundi 13 juillet, Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi, Adolphe Muzito, Martin Fayulu ont appelé les militants de leurs partis à descendre dans la rue pour s’opposer « à la désignation à la tête de la CENI d’un agent du FCC ayant contribué à tous les hold-up électoraux depuis 2006 ».
La fin de cette semaine et le début de la prochaine s’annoncent très bruyantes dans les rues de Kinshasa. La crainte est de voir les manifestants s’affronter entre eux et contre la police qui sera là pour faire réprimer les marches non autorisées. Dans pareilles circonstances, il faut prier le Bon Dieu pour qu’il n’y ait pas de pertes en vies humaines ou des dégâts importants. La sagesse veut que les responsables des partis politiques jouent à la retenue pour protéger la République et ses enfants.
Rif KAL