RDC : la VSV fustige la répression brutale des manifestations publiques

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) dénonce fermement la répression brutale par des éléments de la Police nationale congolaise (PNC), des marches pacifiques organisée dans les grandes villes de la RDC. Notamment, à Kinshasa, Kisangani, Lubumbashi, Tshikapa, Matadi,… jeudi 9 juillet 2020, pour protester contre l’entérinement de la désignation par l’Assemblée nationale de Ronsard Malonda comme Président de la CENI.

S’agissant particulièrement de Kinshasa, capitale de la RDC, VSV note que les éléments de la PNC déployés dans certains points chauds de la ville et le long des itinéraires prévus pour la marche, ont violement dispersé les manifestants parmi lesquels plusieurs conducteurs des motos.

Des interpellations des personnes, des traumatismes dus entre autres à l’inhalation de gaz lacrymogènes lancés par les policiers dont certains tiraient à balles réelles en l’air pour disperser les manifestants ont été observés.

En réaction à cette provocation policière, la VSV déplore des « actes de vandalisme » qui ont été perpétrés par les manifestants furieux au bureau de l’interfédéral de Kinshasa du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) et au siège du Parti travailliste (PT) de Steeve Mbikayi, membre du gouvernement central et du FCC.

Des blessés graves et trois morts

Des informations parvenues à la VSV font état de trois personnes qui auraient été tuées à Kinshasa dont une sur avenue Kanda-Kanda, dans la commune de Kasa-Vubu. A Lubumbashi, Matadi et Tshikapa, plusieurs cas de blessés ont été enregistrés pendant les manifestations.

Tout en rappelant aux autorités congolaises que la liberté de manifester est garantie par la Constitution de la RDC et les instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits humains, la VSV dénonce l »’instrumentalisation » des éléments de la PNC et surtout des jeunes à des fins inavouées.

La VSV fustige aussi la politique du FCC visant à programmer le même jour de contre manifestations susceptibles d’accroître les violations et autres atteintes aux droits humains.

L’Ongdh rappelle à tous ceux qui continuent à soutenir la candidature de Ronsard Malonda que les tollés de protestation et l’ampleur des manifestations enregistrées autour de sa désignation suivie de son entérinement n’ont jamais été enregistrés en RDC à l’époque de la désignation et de l’entérinement des anciens présidents de la CENI, notamment Malu Malu, Ngoy Mulunda et Corneille NAANGA.

La crédibilité de Ronsard Malonda mise en cause

Pour la VSV, la crédibilité, l’impartialité et la confiance envers Ronsard Malonda sont largement entamées qu’aucune personne éprise de respect des droits humains, de sauvegarde des acquis de l’alternance et de la consolidation de la démocratie ne peut tolérer le voir à la tête d’une institution d’appui à la démocratie comme la Commision électorale nationale indépendante (CENI).

La VSV invite donc les autorités congolaises à « respecter la liberté de manifester garantie par la Constitution de la RDC et les instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits humains et de mettre fin à la restriction de l’espace démocratique sous prétexte de l’État d’urgence sanitaire » .

Kinshasa est appelée à diligenter une enquête indépendante sur la répression des manifestants afin de sanctionner sévèrement les auteurs des violations des droits humains enregistrées.

Le gouvernement est prié de « cesser d’instrumentaliser des éléments de la PNC, des militants et autres sympathisants de certains partis politiques pour commettre des violations et atteintes aux droits humains« .

En outre, l’organisation invite les responsables des partis politiques à « RDC : la VSV fustige la dispersion brutale des manifestations publiques ! ».

GK