RDC : Quand des nominations font peur
20 juillet 2020Les dernières nominations au sein des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) n’avaient pas encore cessé d’alimenter des polémiques dans le microcosme politique. Elles sont mal interprétées par le partenaire du Cap pour le changement (CACH).
Pour le Front commun pour le Congo (FCC), il s’agit d’un manque de collaboration au sein de la coalition, mais surtout d’une trahison du premier ministre qui a laissé la voie à l’Udps pour opérer sans encombre. Pour eux, Ilunkamba est allé se reposer à Lubumbashi, faisant une passe d’or au Chef de l’État pour agir à souhait.
D’autres nominations qui égaient les uns et effraient les autres, concernent l’Agence
de Prévention et de Lutte contre la Corruption(APLC).
Créée par l’ordonnance présidentielle n°20/013 du 28 mars 2020, l’APLC a désormais son coordonnateur. Il s’agit de Ghislain Kikangala, qui a été nommé dimanche 19 juillet par le Chef de l’État.
Âgé de 60 ans, il est avocat au barreau de Bruxelles en Belgique et diplômé de l’UC Louvain. Il avait notamment défendu la RDC à la Cour Internationale de Justice (CIJ) dans le procès contre l’Ouganda en 2005.
Combattant de première heure de l’UDPS, Maitre Kikangala a été durant plusieurs années avocat-conseil de feu Étienne Tshisekedi. Il est l’auteur de plusieurs articles scientifiques dont « les fonds vautours ».
Placé à la tête de l’APLC, une Agence rattachée à la Présidence de la République, il aura la tâche de permettre au Président de la République de lutter contre la corruption, la fraude et les anti valeurs.
Pour ce faire, il devra piloter et rendre effective la vision du Chef de l’État en matière de lutte contre la corruption et le renforcement des politiques de Prévention de cette anti valeur à l’égard des personnes chargées aussi bien de l’exécutif que du secteur privé.
Au FCC, on voit tout ceci de mauvais œil. Les caciques de cette plateforme crient au retour de la dictature et obligent le premier ministre à rendre le tablier avec tout son gouvernement.
Il convient de rappeler que les Ordonnances présidentielles au sein des FARFC ont été contresignées par le Vice-premier ministre et ministre de l’intérieur Gilbert Kankonde, cadre de l’Udps qui assure l’intérim du premier ministre. Celles relatives à la justice ont été contresignées par le vice-ministre de la justice, également cadre de l’Udps qui assure l’intérim, depuis la démission de Tunda Ya Kasende. D’où la peur généralisée.
Bajika Ndeba