Bemba dans l’antichambre de Tshisekedi
21 juillet 2020« En politique, il n’y a pas d’éternels ennemis ou amis, il n’y a que la permanence des intérêts », insiste le professeur Jean-Lucien Kitima Kasendwe, diplomate de formation et de carrière. Cette affirmation semble réelle dans le microcosme politique congolais où les alliances politiques se font et se défont à longueur des journées.
Si au sein de la coalition au pouvoir, le divorce n’est pas à formaliser, parce que le couple incestueux n’était passé à l’État civil, chez Lamuka, les électrons sont très libres comme l’air. Il a suffit d’une année et quelques mois pour constater égards et écarts entre membres de deux grandes plateformes au Congo-Kinshasa.
Cependant, le peuple s’apprête à constater la nullité du mariage CACH-FCC. Selon plusieurs sources recoupées, Tshisekedi a préféré pêcher dans la rivière Lamuka. Là-bas, Fatshi « Béton » lorgnait deux gros poids lourds, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi. L’un pour remplacer Joseph Kabila devenu colis encombrant, l’autre pour régner à la place vacante de Vital Kamerhe, réduit en tigre en carton par le procès de 100 jours.
L’appât de Tshisekedi rapporte des dividendes. Comme lors de la pêche miraculeuse de l’apôtre Pierre en présence de Jésus, le filet jeté dans la rivière Lamuka se déchire, compte tenu des baleines et tilapias suspendus à l’hameçon. Mais la baleine lushoise s’agite, secoue, hésite et réfléchit encore.
Selon un cadre de l’Udps qui a requis l’anonymat, l’heure est à la formalisation. Certains leaders présentent par ailleurs des ambitions démesurées. Il faut donc une planification et harmonisation des points de vues.
Selon la même source, Bemba qui a toujours réclamé la Banque centrale a revu son cahier de charge. Plusieurs caciques préfèrent Noël Tshiani à la BCC.
Avec Bemba du MLC, les pourparlers sont trop avancés. Difficile pour l’instant de soupçonner le rôle qu’il jouera dans le prochain gouvernement dont la monture fait l’objet des négociations secrètes par personnes interposées.
Pendant ce temps au FCC, c’est le regret et grincements des dents. Le rapport de force de deux plateformes de la coalition est en faveur du CACH qui sera rénové. Le FCC se voit contraint de renégocier en position de faiblesse. C’est ce qui arrive constamment à une femme capricieuse et querelleuse répudiée pour souillure répétée du lit conjugal.
Par Édouard Bajika