Les larmes intérieures de Kabila
30 juillet 2020« Si les larmes sont des mots que le coeur ne peut exprimer, cependant, celles qui coulent sont amères. Mais plus amères que celles qui ne coulent pas », renseigne un proverbe breton. A propos, les psychologues estiment, et non sans raison, que les larmes qu’on ne verse pas, rouillent l’intérieur. Ils pensent également, sans avoir tort, que tout être vivant fait couler des larmes. Si elles ne coulent pas visiblement, elles sont intérieures.
Voilà qui permet d’éclairer la religion sur les chaudes larmes d’une personnalité devenue proverbiale dans l’histoire de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, quatrième Président du Congo Kinshasa.
Il est autorité morale du Front commun pour le Congo (FCC) et Sénateur à vie. Ses admirateurs l’appellent « père de l’alternance pacifique« . Ce qui se justifie, étant donné qu’il était contraint de laisser le pouvoir.
Kabila avait certes quitté le pouvoir, mais en faisant que le pouvoir ne le quitte pas.
Ironie du sort! Les récents événements malheureux et les remous au sein de la coalition FCC-CACH au pouvoir, ne sont pas à l’avantage du Sénateur à vie. Son attitude et les jérémiades de sa famille politique illustrent que « le Raïs » regrette la tournure, et le contrôle des événements lui échappe. Actuellement, les proches de Joseph Kabila cherchent la dent de fourmis dans un sac du sable.
De ce qui précède, le Président honoraire fait couler de chaudes larmes, mais intérieurement. L’instauration d’un État de droit risque de lui arracher bon nombre des caciques. Il verse des larmes intérieures à la vue de ce que fait son successeur, une année seulement après sa prise de pouvoir.
Il y a de la nouveauté, de l’innovation. Les Congolais voient désormais et touchent les saut-de-moutons qu’ils ne connaissaient que par ouï dire. Les militaires ont vu des maisons modernes préfabriquées, même si elles ne sont pas en nombre. La gratuité de l’enseignement est effective. Désormais, les DG des entreprises, ministres et toute autre personnalité sont arrêtés, jugés et condamnés pour détournement. Le procès de 100 jours en est une illustration parfaite.
Les manifestants sont actuellement libres de s’exprimer sans enregistrer mort et blessures. La RDC ne parle plus d’exilés politiques. Les prisonniers politiques ont été libérés. Et les innovations du nouveau pouvoir sont légion.
Il apprend à danser en retard
Tout ceci Kabila le voit, le constate et pleure intérieurement de ne les avoir pas fait durant ses dix-huit temps de règne. Tout cela, parce par qu’il lui manquait quinze personnes férues de l’amour du Congo. Il gémit parce qu’il n’était pas entouré de bons conseillers. Sinon, il aurait beaucoup fait endéans ses années de pouvoir.
Comme son coeur ne peut traduire ce que signifient ses larmes, il opte pour le silence que nombreux de ses admirateurs interprètent comme un signe de maturité, sagesse, stratégie etc.
Est-ce vrai? Non. Le jeune militaire qui venait d’entrer dans un champ politique qu’il ne maîtrisait pas, et appelé à s’asseoir sur la chaise de son père assassiné, a opté pour le silence, doublé d’un repli sur soi, qui lui a valu de fois le nom de « Moine silencieux ». Par cette stratégie de silence et d’isolement, il a été entendu le fait d’éviter les conflits et garantir sa sécurité. Mais le silence a été aussi adopté comme remède pour palier les insuffisances langagières.
Son silence est positif dans la mesure où la politique est un champ de perception. Et la perception ne tient pas souvent compte de la réalité. Sans dénier à l’ancien Président les qualités qui lui sont attribuées grâce à son silence peut-être inné, il est aussi nécessaire de spécifier que dans le contexte politique, loin d’être naturel, c’est un artifice que ses conseillers ont adopté pour contourner le conflit et les insuffisances du langage qui frappaient le jeune Président.
Quand le raïs apprend que Tshisekedi sera Président de l’Union africaine l’an prochain, il a envie de renvoyer tout son entourage sur le banc de l’école.
Mais la vérité difficile à avaler c’est ses comptes à rendre devant la Justice internationale. La Cour Pénale Internationale, saisie par le collectif d’avocats canadiens, peut à tout moment initier une enquête sur les crimes lui attribués. L’homme fort de Kingakati sait que sa vie est entre les mains de son successeur qui devra accepter ou non de le livrer à la CPI. Une occasion de plus de le voir gémir sans s’adresser à son entourage.
Des remords sont nombreux , surtout quand tous les pays, du moins les décideurs du monde soutiennent visiblement son remplaçant. Joseph Kabila a des larmes intérieures qui ne sèchent pas.
Par Édouard Bajika
À mon avis, le sénateur à vie a échoué avec la cinquième fonction de la gestion dont à part : Prévoir, ,Organiser,Commander,Coordonner et Contrôler ; Donc il n’avait pas fait l’attention avec le Contrôle;Car on dit <> Voilà le point dont Joseph Kabila a faillit dans sa gestion de la RDC malgré qu’il avait un mauvais entourage, il devrait appliqué le dynamisme entraves le contrôle de ses ordonnances…
Donc le Président honoraire avait totalement confiance à ces entourages qui l’ont emmené à l’échec pendant 18 ans…
Les dirigeants africains devraient tirer une leçon de ce qui se passe dans la sphère politique en République Démocratique du Congo. Qui l’eut y cru?