Lendemain de la RDC : le coeur bat plus fort
6 août 2020« Votre coeur bat plus fort sur Novelas TV « , mais aussi et surtout quand vous pensez à la politique de la République très démocratique Gondwana alias RDC. C’est strictement interdit aux cardiaques, aux hypotendus et hypertendus. Ces politiciens congolais ont leur manière de faire de la politique. Une façon qui s’écarte des habitudes universelles.
C’est en RDC que les politiciens s’invectivent sans élégance, où un professeur d’Université rampe par terre en chantant à la gloire de son autorité morale qui semble avoir hypnotisé. Difficile d’imaginer ce que pensent les enfants en voyant leur père louanger et diviniser un être humain, son semblable.
Les jeux auxquels les acteurs politiques congolais se livrent créent de l’amphibologie dans l’hypothalamus des contemporains. Les leaders religieux s’y sont mêlés. Ils sont désormais sur toutes les raclettes.
Après la rhétorique très contestée du Cardinal Ambongo, le 30 juin dernier et ses démêlées avec les autres confessions religieuses, c’est à Sony Kafuta, pasteur et président des églises de réveil de faire le tour des médias pour dénoncer ce qu’il qualifie d' »acharnement » des catholiques.
Le pasteur Denis Lessy, lui, vient à son tour de briser le silence d’un long temps, après sa prison. Lui aussi fait la ronde médiatique à la tête d’une structure chargée de réconcilier tout le peuple congolais avec Dieu, œuvrer pour le rapprochement de Tshisekedi et Kabila. Ce pasteur critique publiquement son collègue Pascal Mukuna, président du « Réveil patriotique ». A voir et à entendre toutes ces comédies, le coeur bat plus fort, parce que l’avenir est incertain.
Ce qui tourne le coeur
Lamuka a déclenché un lobbying parrainé par le père de l’église catholique de Kinshasa, pour un consensus qui aboutirait à la réforme de la CENI. Mais aussi, au retour de Jean-Pierre Bemba sur la scène politique. » Il faut rayer l’idée du FCC qui avait écarté le président Bemba à la Présidentielle de 2018, évoquant sa situation avec la CPI« , rumine un cadre du MLC. Le Congolais qui assiste à ces scénario, a son coeur qui bat plus fort.
Ceux qui avaient réclamé l’arrestation de Vital Kamereh hier, pour les 15 millions, lui font aujourd’hui les yeux doux dans sa cellule à la prison de Makala. C’est leur spécialité : créer une crise, artificiellement forgée et se présenter en unique garant qui ait la solution.
Le dialogue réclamé à cor et à cri ce dernier temps, a aussi comme objectif, apporter une solution politique au condamné Kamerhe qui devra dès lors, retourner au bercail, à ses origines, aujourd’hui le Front commun pour le Congo (FCC). Quand la jeunesse y pense, son coeur bat plus fort, parce que son avenir est incertain.
Le coeur bat plus fort quand certains acteurs politiques évoquent la présence de la pandémie de Coronavirus pour justifier un éventuel report des élections, prévues en 2023. D’autres conditionnent par ailleurs, la tenue de ces élections au recensement de la population qui prendra quelques années.
Le coeur bat plus fort quand on imagine combien des généraux militaires et des acteurs politiques et judiciaires sont morts de façon mystérieuse au Congo. Ici, Benoît Lwamba sentant son tour arrivé à grand pas, a eu la vie sauve en détalant. Tout ça se passe au Congo où tout le monde n’a pas raison de conjuguer le verbe vivre, parce que vivant quotidiennement avec la peur dans le ventre.
L’amalgame
Quand toutes les familles politiques souhaitent négocier les nominations au sein de l’armée, la justice, la police, les entreprises publiques, tout devient politique. Les Congolais ont vu un médecin de son état au gouvernement à la tête d’un ministère très technique qui n’a rien à voir avec la santé.
Quand Jean-Marc Kabund parle de la nage, le coeur bat plus fort. Tout le monde n’ayant pas une piscine pour s’entraîner à la nage.
Le coeur des élus bat plus fort quand il est évoqué la question de la dissolution du Parlement. Beaucoup ne le souhaitent guère, par peur de devenir chômeurs. L’inspection générale des finances annonce un contrôle sur les exonérations. Elle évoque un manque à gagner de 5 milliards USD chaque année. Le coeur des bénéficiaires bat plus fort, parce que certains risquent d’être traduits en justice.
Le coeur bat plus fort quand élèves et étudiants se rappellent que la reprise des cours est maintenue ce lundi 10 août, alors que le terroriste sanitaire est toujours et encore là.
Quand Tshisekedi parle de « fouiner », l’annonce provoque des crises cardiaques chez beaucoup de gestionnaires honoraires. La hausse du dollar, la montée des prix des denrées alimentaires, la fin imminente incertaine de Covid-19, l’approche de la police qui oblige le port obligatoire de masque, le coeur bat plus fort en RDC.
L’arrivée des membres de la CPI ? Le coeur bat plus fort.
Par Bajika Ndeba
Le cœur bat très fort oui honorable tu as raison