Ituri : l’insécurité perturbe la reprise des activités scolaires à Djugu
12 août 2020Les écoles ont rouvert officiellement leurs portes, depuis le lundi 10 août 2020 sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo (RDC). Mais dans la province de l’Ituri, les élèves ont dû fuir les violences des groupes armés, qui sèment la tereur et créent un climat tendu dans le territoire de Djugu. Ce territoire subit, ces derniers jours, de nouvelles attaques de groupes armés.
Une source basée dans la région, indique qu’au premier jour de la reprise des cours, plusieurs établissements scolaires de Djugu ont noté un fort absentéisme des élèves. C’est le cas par exemple de l’école primaire « 2 Kilo Moto », dont une trentaine d’élèves ne se sont pas présentés.
Son directeur justifie cette absence par l’insécurité accrue dans la région. »La rentrée chez nous est un peu timide. Un grand nombre d’élèves ne s’est pas présenté à l’école. On devait accueillir aujourd’hui 80 élèves finalistes mais 53 seulement se sont présentés. Aujourd’hui, la zone n’est vraiment pas sûre, alors les parents ont déplacé leurs enfants vers d’autres zones plus ou moins sécurisées. C’est ce qui explique qu’on observe une pareille absence des élèves« , a expliqué Déogratias Nesombahu.
C’est un constat similaire observé à l’école primaire 3 Mungbalu, où plus de la moitié d’élèves sont absents. La directrice de cette école primaire demande aux autorités de sécuriser la région pour que la rentrée scolaire puisse se dérouler normalement.
« A cause de l’insécurité, nous avons reçu seulement 56 élèves, sur 170. Quelques élèves se trouveraient à Bunia ou ailleurs, car ici on n’est pas en sécurité. Au gouvernement congolais, nous demandons la sécurité, pour que la reprise des cours soit effective« , indique Pascaline Patsiwegu, directrice adjointe de l’école primaire 2Kilo Moto à nos confrères de Deutsche Well.
Ce média public allemand fait part des élèves qui craignent que leur année scolaire soit gâchée. Selon l’Unicef, plus de 250.000 personnes, dont une majorité d’enfants, ont fui l’intensification de la violence dans la province de l’Ituri depuis le début de l’année.
Le mois dernier, le Parlement des enfants de l’Ituri s’était dit aussi très préoccupé par la situation que traversent les enfants déplacés dans la ville de Bunia, qui n’ont pas seulement accès à l’éducation, mais aussi à l’assistance humanitaire.
Par GK