Le CPF suspend le Mali de la Francophonie et réaffirme sa solidarité avec le peuple malien

Le CPF suspend le Mali de la Francophonie et réaffirme sa solidarité avec le peuple malien

26 août 2020 0 Par Rédaction

La Secrétaire générale de la Francophoni (OIF), Louise Mushikiwabo a réuni, mardi 25 août 2020 en visioconférence, le Conseil permanent de la Francophonie (CPF) en session extraordinaire pour examiner la situation en République du Mali suite au coup de force perpétré, le 18 août dernier.

Adoptant une résolution conformément aux dispositions du chapitre 5 de la Déclaration de Bamako, les membres du CPF ont décidé de prononcer la suspension de la République du Mali de la Francophonie, tout en maintenant les actions de coopération bénéficiant directement aux populations civiles, ainsi que celles concourant au rétablissement de la démocratie.

Dans un communiqué publié, mardi 25 août, les représentants des Etats et gouvernements membres ont également appelé à la libération du Président Keïta et des autres personnalités arrêtées depuis le 18 août, ainsi qu’à la mise en place, dans les meilleurs délais, d’un gouvernement de transition conduit par une autorité civile, « condition indispensable à une sortie de crise crédible et durable« .

Retour à l’ordre constitutionnel

La Secrétaire générale a tenu à réaffirmer « l’engagement de la Francophonie, en étroite collaboration avec les partenaires internationaux, pour favoriser un retour à l’ordre constitutionnel et contribuer effectivement au rétablissement de la paix et de la stabilité ».

Louise Mushikiwabo a exprimé sa solidarité avec les populations maliennes confrontées depuis de nombreuses années aux conséquences des crises institutionnelles, politiques et sécuritaires et insisté pour que les solutions apportées répondent concrètement aux aspirations légitimes du peuple malien.

La Secrétaire générale de l’OIF a par ailleurs, annoncé la mobilisation dans les prochains jours d’une délégation de haut niveau qui se rendra à Bamako, afin d’évaluer la situation et son évolution sur le terrain.

Le CPF a, en outre, décidé de rester saisi de la situation au Mali afin de réexaminer les mesures adoptées en fonction des avancées constatées dans le processus de sortie de crise et la mise en œuvre des mesures destinées à rétablir l’ordre constitutionnel, notamment la mise en place d’un gouvernement de transition conduit par une autorité civile.

Il sied de rappeler que le désormais ex-président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), a été renversé le 18 août 2020 par un coup d’État militaire. Le chef d’État déchu a ensuite annoncé sa démission et la dissolution du Parlement, dans un discours à la télévision publique, peu après son arrestation par des militaires.

Au lendemain de ce putsch, la coalition d’opposition malienne, le M5-RFP, s’était félicitée, du coup d’État militaire, estimant qu’elle avait « parachevé » sa lutte pour obtenir le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta. Ainsi, s’est-elle dit prête à élaborer avec la junte une transition politique.

Poursuite des discussions

Au terme d’un week-end de discussions, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et putschistes au pouvoir à Bamako sont d’accord pour tourner la page IBK. Mais les discussions doivent se poursuivre sur la transition de trois ans telle que proposée le 24 août par les putschistes.

Les militaires du CNSP ont enfin accepté que le président déchu IBK retourne à son domicile, ont indiqué dimanche dernier des sources de la Cédéao et de la junte. « Et s’il souhaite voyager pour des soins, il n’y a pas de problème », a également indiqué la source de la Cédéao, citée par Maliweb.net. Alors que l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, sera assigné en résidence surveillée.

Par ailleurs, les raisons du putsch mené par un jeune colonel des forces spéciales maliennes restent obscures.

Faute d’avoir donné des garanties sur une remise du pouvoir aux civils, la junte est sous la menace de nouvelles sanctions que la Cédéao a imposé juste après le coup d’État. Les discussions se poursuivent pour soit la levées desdites sanctions, soit les durcir s’ils estiment que la junte ne donne pas assez de gage de bonne volonté pour revoir sa copie.

Par Stanislas Ntambwe