RDC : la délivrance des passeports biométriques au point mort
26 août 2020La RDC n’est plus en mesure de produire et de délivrer les passeports biométriques aussi bien diplomatiques, ordinaires que de service depuis lundi 24 août 2020. Simplement, parce que le consortium Semlex, qui s’en chargeait, a coupé tout signal relatif à ses opérations, suite à l’échec des négociations entre la RDC et SEMLEX.
Une situation qui a pour conséquences, entre autre l’incapacité de renouvèlement du passeport jusqu’à nouvel ordre, la léthargie dans le fonctionnement du ministère des Affaires étrangères. Si la situation perdure, les agents de la direction de la chancellerie parlent d’un manque à gagner au Trésor public, de près de neuf millions de dollars américains.
L’impact négatif, sur le fonctionnement de ce ministère, préoccupe au premier plan, ses 1.200 agents et cadres repartis dans douze directions. Ils ne peuvent plus percevoir le bonus sur le passeport, d’où découle la prime mensuelle, le transport et le remboursement des crédits. Aussi, l’Etat congolais va perdre près de 9 millions de dollars américains pour une période d’une année.
Les rares qui arrivent encore sur le lieu de travail parlent d’une grève involontaire, précédée par ailleurs d’une longue période de retard dans le lancement du projet avec Semlex, de grève au ministère et de confinement de la commune de la Gombe. Il est vrai, notent les sources proches de la direction de la chancellerie, que la rupture sans transition depuis juin 2020 du contrat avec Semlex, préjudicie la nation congolaise pour une longue période. D’autant plus que ce consortium a coupé le signal, pendant que l’Etat congolais n’a pas désigné une nouvelle société qui devrait prendre la relève.
Du coup, à en croire les mêmes sources, la RDC devra s’attendre à un isolement de ses ressortissants, estimés à 130 000 à l’étranger, incapables de renouveler leurs passeports. Pendant cette trêve, les missions officielles à l’étranger seront empêchées, quelles que soient l’urgence et la nécessité.
Somme toute, les agents contactés sur place recommandent à l’Etat de ramener ce dossier à la table des négociations, et d’accorder à Semlex, un moratoire qui pourra faciliter l’héritage de toute la logistique afférant à la production du passeport à l’administration du Ministère des Affaires étrangères. Ce qui, dans la mesure du possible, permettra la baisse du prix de ce document identitaire.
Par GK