Rwanda : ce bouclier des Occidentaux cracheur sur les morts congolais

Rwanda : ce bouclier des Occidentaux cracheur sur les morts congolais

27 août 2020 0 Par Rédaction

Plusieurs Congolais sont montés au créneau pour exiger l’expulsion de l’ambassadeur rwandais en RDC, Vincent Karega. Ils sont nombreux ceux qui n’ont pas apprécié que Félix Tshisekedi ait reçu, mardi 25 août 2020, ce diplomate, juste un jour après ses propos négationnistes systématiques et minimisateurs du massacre de l’armée rwandaise sur 1.100 Congolais à Kasika (Sud-Kivu), le 24 août 1998. Pour eux, le Président de la République a reçu quelqu’un qui crache sur la mémoire des Congolais. Ce qui énerve et déçoit.

Pendant que le Rwanda distrait l’opinion publique africaine sur une quelconque mort cérébrale de son président Paul Kagame, en France, ses diplomates sont très actifs dans le plan du maintien du statu quo sur la situation de l’Est congolais.

L’Ambassadeur du Rwanda en RDC, Vincent Kaserega

En effet, depuis quelques années, le Rwanda, dont l’implication dans le soutien des groupes armés en RDC a été maintes fois révélé et dénoncé, joue à la victimisation en niant catégoriquement ses abus sur le territoire de son voisin congolais.

Pour preuve, le négationnisme de Vincent Karega sur le massacre, perpétré par des troupes rwandaises, sur des civils congolais, à Kasika n’est qu’une illustration.

Dans son tweet du 24 août 2020, il minimise ce massacre et rejette toute implication de l’armée rwandaise. Pourtant, les faits sont têtus. Ce négationnisme est dangereux pour la RDC, surtout qu’il vient de l’auteur de ces crimes.

Guerre d’intérêts économiques

D’où, les appels incessants à l’expulsion de cet ambassadeur. Malheureusement, ces appels font face à l’indifférence et au silence des autorités congolaises qui, en lieu et place d’une action diplomatique corrective, préfèrent accueillir ce diplomate avec les honneurs qui seraient dus à son rang.

Vincent Kaserega (à gauche), reçu en audience par le chef d’État congolais, Félix Tshisekefi après des appels à son expulsion de la RDC

Ces autorités congolaises oublient même qu’en l’espace d’un mois, leurs homologues rwandais se sont illustrés par des attaques contre les révélations et dénonciations des crimes en RDC.

Le Prix Nobel de la Paix 2018, Denis Mukwege, en est victime de la part du Rwandais James Kabarebe.

Lors de son passage à la télévision d’État, il a proféré des menaces au Prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege qui a déclaré, fin juillet 2020, être l’objet des menaces de mort à cause de ses plaidoyers afin d’obtenir une justice pour les crimes commis dans l’est de la RDC depuis des années.

Au cours des dernières semaines, le Dr Mukwege a été la cible d’une campagne d’intimidation alarmante, sur internet et par des moyen plus conventionnels. Le général James Kabarebe, ancien ministre de la Défense du Rwanda et conseiller de longue date en matière de sécurité du président rwandais Paul Kagame, a fustigé le Dr Mukwege à la télévision d’état rwandaise. Le Dr Mukwege et sa famille sont devenus la cible d’attaques sur les réseaux sociaux et ont reçu des messages de menaces de mort sur le téléphone portable personnel« , dénonce Physicians for Human Rights dans une déclaration, mardi 18 août 2020.

PHR voit dans cette menace de la part d’un haut responsable de l’appareil sécuritaire rwandais, une façon de vouloir “nier ou échapper” les responsabilités dans les crimes commis dans l’est de la RDC ainsi que dans toute la région des Grands Lacs.

Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018

… Ses appels constants en faveur de la fin de l’impunité pour les crimes internationaux dans la région des Grands Lacs préoccupent sans aucun doute de nombreux acteurs puissants, qui préfèrent nier ou échapper à la responsabilité pour la longue et douloureuse histoire de crimes contre l’humanité qui n’ont toujours pas été pris en compte dans ces terres riches en minéraux où le pillage, le viol et le meurtre ont laissé des millions de personnes appauvries et en insécurité.”, affirme l’ONG.

James Kabarebe a été chef d’état-major général de l’armée en RDC à l’arrivée de Laurent Kabila au pouvoir avec le soutien du Rwanda. Plusieurs fois, les autorités congolaises, des organisations nationales et internationales ont dénoncé les rôles du Rwanda dans la déstabilisation de la RDC, précisément dans sa partie orientale.

La démarche des Rwandais reste la même : rester éveillé sur tout ce que les Congolais disent à propos de leur souffrance. Question de tout rejeter en bloc et aveugler l’opinion mondiale. Cette stratégie cache en réalité un grand et vaste complot contre la RDC.
La guerre de l’Est et les massacres qui s’y commettent sont une grande entreprise au capital varié pour des fins bellicistes.

Erick Joyce, le parlementaire britannique et l’Ong Global Witness en savent quelque chose. Ils ont, dans leurs rapports du mois d’Avril 2012, affirmé que le peuple congolais a perdu plus de 5 milliards de dollars par les activités illicites d’exploitation des minerais de son pays par, surtout, les entreprises britanniques dont certaines sont d’origine américaine. Pourtant, ces deux nations ont, à elles seules, la part du lion dans l’aide internationale au Rwanda.

Un génocide silencieux et anonyme

Le complot international contre la RDC à travers le Rwanda a toujours été dénoncé. Même certains Rwandais ont déjà accusé leur propre pays de jouer un sale jeu à la RDC.

« L’instinct prédateur du Rwanda et de son président n’est pas à rechercher. Il a longtemps œuvré pour la déstabilisation de l’Est de la RDC », affirmait Kayumba Nyamwasa, un proche de Kagamé devenu opposant à la suite de son exil politique.

Laurent Désiré Kabila avait les mots justes pour le dénoncer. « Il n’y a pas de rebelles, je vous ai dit que ce sont des Rwandais. Vous voulez que j’exprime cela en quelle langue pour que vous compreniez que ce sont les Rwandais ? Ces messieurs ont trouvé trop de miel ici, qu’ils veulent revenir. Ils ne veulent pas quitter ce pays. Si seulement, ils voulaient rester dans ce pays en respectant les autochtones, on les accepterait facilement mais ils viennent en conquérants pour dominer tout le monde. C’est inacceptable », s’exprimait-il en août 1998. Ce qui lui a peut-être coûté la vie.

La guerre et les massacres de l’Est de la RDC ont donc des mobiles économiques pour les puissances occidentales qui se servent du Rwanda. Le sang des Congolais, qui ruisselle comme le long fleuve Congo crie mais en vain, devant le mercantilisme occidental.
La RDC connaît ce que ses fils qualifient de « plus que génocide ».

Plus de 8 millions de morts, selon divers rapports même ceux du gouvernement congolais, sans compter les blessés, les déplacés de guerre, les femmes violées et violentées, les villages incendiés… depuis 1997 jusqu’à ces jours.

Ce qui veut dire que la RDC a connu dix fois le génocide rwandais. Malgré cette effusion du sang, Paul Kagamé et ses affidés n’ont pas maîtrisé leur sursaut d’orgueil. Ils œuvrent pour l’aveuglement de l’opinion mondiale sur ce génocide silencieux en RDC.

« Le moustique est toujours propulsé par un grand vent pour pénétrer dans le nez d’un éléphant ligoté », décrit un observateur. Le Rwanda avance et crache toujours sur la mémoire des Congolais qu’il a tués.
Pendant ce temps, les autorités congolaises observent un silence de cimetière.

Par Ricky Kapiamba