Il est Fayulu et non Fatmagül
11 septembre 2020Les amoureux de téléréalité adorent bien la série « Fatmagül », adaptée du roman éponyme de Vedat Türkali. Elle dépeint le combat d’une jeune femme violée et confrontée au poids du traditionalisme turc. Sa belle-sœur, très vénale, réussira, avec la complicité des familles des agresseurs à faire disculper Selim, Vural et Erdogan. Fatmagül sera obligée, pour laver son honneur, de se marier avec Kerim, celui-là même qui lui a causé tant d’ennuis.
Cette série pédagogique révèle les avantages et la puissance du pardon, mais aussi la grandeur d’âme que doit incarner un leader. Fatmagül a pardonné et tourné la page de sa sombre histoire. Elle a même convolé aux justes noces avec celui qui l’a couverte d’opprobre. Victime, Fatmagül n’est pas restée figée dans cette ossature, mais a jeté de nouvelles bases pour le bien de toutes les familles.
Un Congolais, leader politique, a un nom qui ressemble à celui de cette brave femme de la Turquie. Des similitudes s’observent dans le parcours de ces deux personnages : Fatmagül et Fayulu. Si le premier dit avoir été violée, le deuxième affirme que sa victoire à la présidentielle a été volée. Les deux sont célèbres et ambitieux. Tous, combattent pour une cause qu’ils jugent légitime.
Les traits caractéristiques de ces acteurs de théâtre et de la politique sont légion. Cependant, certaines postures les mettent en positions diamétralement opposées. Si la Fatmagül a enterré la hache de guerre, nonobstant l’ignominie, Fayulu lui, a sa hache en mains, a difficile d’oublier ses déboires et ne s’avoue pas vaincu. L’autre différence, c’est que cet acteur congolais ne peut présenter les preuves de sa victoire volée comme Fatmagül qui avait prouvé, pièce contre pièce, les traces du viol. Oui, elle avait exhibé des stigmates avant d’être réparée, certainement pas par le réparateur des femmes congolaises.
Le Congolais Madidi, dans sa posture, se montre déterminé à venger et vendanger. A la différence de Fatmagül, Fayulu réclame la tête de son allié d’hier qu’il estime occuper son prestigieux fauteuil présidentiel. Une lutte perdue avant d’être engagée, parce que le contexte ne lui est pas favorable.
A force de s’évertuer à la nuisance par tous les moyens, à force d’imiter à voler plus haut, l’acteur congolais qui est mis en parallélisme avec l’actrice turque de Novelas, a commencé à laisser des plumes. Les siens qui sont esquintés par des approches peu orthodoxes, se voient obligés de fouiner.
Les uns lui rappellent l’affaire de mille dollars de Muzito à donner à Mukebayi alors prisonnier à l’époque, d’autres évoquent l’épisode de quarante mille dollars de la femme de Kimbuta à l’Assemblée provinciale de Kinshasa. D’autres dossiers sales et qui salissent sont prêts à être dévoilés bientôt. Une débâcle qu’on aurait dû éviter, si on s’était comporté comme Fatmagül.
Par Bajika Édouard
Vous comparez ce qui est incomparable, kerim n’avait pas participé au viol, mais était présent et n’avait rien entrepris pour sauver la jeune femme.