Sud-Kivu : la Sodeka plaide pour l’installation du Tribunal Pénal International au Congo
16 septembre 2020La Solidarité pour le Développement de Kaniola (Sodeka) en collaboration avec la chefferie de Ngweshe, a plaidé, dans une déclaration rendue publique ce mercredi 16 septembre, à Bukavu, pour l’installation d’un Tribunal Pénal International au Congo et plus précisément dans la province du Sud-Kivu. Ce, dans l’objectif de poursuivre, juger et condamner tous les auteurs des massacres perpétrés, depuis une dizaine d’années, à Kaniola ainsi qu’à Nindja dans la chefferie de Ngweshe, territoire de Walungu.
Selon son coordonnateur Juvénal Muhanzi Mufungizi, une cérémonie sera organisée à Kaniola le 10 octobre prochain, dans le cadre de la commémoration du 14ème anniversaire des massacres de Kaniola. Il a indiqué qu’il est inconcevable de constater que dans différents rapports, les massacres de Kaniola et de Nindja sont ignorées pourtant figurent parmi les grands crimes commis au Sud-Kivu.
« Nous nous sommes convenus que chaque année, nous devrions organiser une cérémonie pour rappeler ces évènements. C’est ainsi que la Sodeka organise la cérémonie commémorant le 14ème anniversaire des massacres de Kaniola le 10 octobre 2020 », a-t-il révélé en précisant que cette cérémonie sera un souvenir de ce qui s’est passé pendant ce temps à Kaniola, mais aussi des êtres très chers qui ont été violement massacrés par les ennemis de la paix.
« Ces barbares, bandits, assassins, avaient violé nos mamans, nos filles, nos enfants, voire même les hommes avant de les tuer. Ils éventraient les femmes enceintes, les enfants, les filles et enterraient les personnes vivantes. Ils ont incendié nos maisons d’habitation, détruit nos centres de santé, nos écoles, nos hôpitaux, nos marchés et nos routes où ils ont coupé les ponts », a regretté le coordonnateur de la Sodeka.
Cette structure regrette de constater que 14 ans après, les auteurs de ces massacres restent impunis, circulent librement et n’ont aucune inquiétude malgré les multiples dénonciations faite. « Ce qui nous écœure aussi, c’est de constater que dans le Rapport Mapping, on ne fait même pas allusion aux massacres de Kaniola, comme qui dirait qu’on est en train de vouloir effacer l’histoire des massacres de Kaniola. En plus de ça, ce qui n’est pas aussi tolérant, c’est le fait de comprendre qu’il y a des gens qui sont en train de vouloir poursuivre le Prix Nobel de la Paix 2018 Denis Mukwege pour son implication dans l’exigence de l’application du Rapport mapping », souligne Juvénal Muhanzi.
Par Martial Bisimwa, depuis Bukavu