FCC: le plus grand commun diviseur

FCC: le plus grand commun diviseur

17 septembre 2020 0 Par Rédaction

En arithmétique élémentaire, le Plus Grand Commun Diviseur (PGCD) de deux nombres entiers non nuls est le plus grand entier qui les divise simultanément. A titre exemplentif, le PGCD de 20 et de 30 est 10, puisque leurs diviseurs communs sont 1, 2, 5 et 10. Une image acoustique qui paraît convenable pour portraiturer un regroupement politique qui a réussi, par son modus operandi, à diriger le Congo-Kinshasa pendant dix-huit ans.

Parce que c’est lui qui est mis en vedette, il s’avère impérieux de rafraîchir la mémoire de plusieurs que le Front commun pour le Congo (FCC) est étroitement lié à l’ancien président de la RD Congo de 2001 à 2019, Joseph Kabila, qui l’a formé mi-2018 pour organiser les forces politiques en vue de la victoire aux élections générales de décembre 2018, et en est l’autorité morale. Pour cette raison, il est également appelée coalition Kabila, ainsi que successeur de l’Alliance pour la Majorité présidentielle, qui était le bloc majoritaire pro-gouvernemental dans les deux chambres du Parlement de 2006 à 2018.

Cette plateforme politique regorge des éminences, de très grands professeurs des Universités du pays. Une composition d’une crème intellectuelle, dans laquelle Joseph Kabila n’a pu trouver quinze personnes pour l’aider à construire le Congo, malgré la mosaïque d’intellectuels.

Régner endéans près de deux décennies dans un pays, où l’indomptable Étienne Tshisekedi saucissonnait et charcutait tous les présidents, une seule recette a obéi et permis au FCC de résister. C’est le débauchage. Le meilleur conseil prodigué à l’autorité morale pour subsister.  » Diviser pour mieux régner « , dit une vieille maxime.

L’unique recette

Pour réussir le coup, des millions de dollars sont attachés à l’hameçon. Et la première victime a été l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), la fille aînée de l’opposition. Cette école de formation a perdu beaucoup de ses cadres, devenus aujourd’hui des chantres de la kabilie. Ils sont légion à avoir quitté le Sphinx de Limite. Sans nul doute, tout a été mis en oeuvre pour neutraliser ce parti réputé non violent.

Le Mouvement de libération (MLC) a aussi été écorcé, il garde des stigmates jusqu’à ce jour. Bahati Lukwebo en connait quelque chose. Il n’a cessé d’exiger au FCC :  » rendez-moi mes légions « . D’autres partis ont été même fondus, dilués et les sièges repeints, drapeaux utilisés pour couvrir les restaurants de fortune (Malewa) de Matonge.

Alors que les Congolais pensaient à la fin de la série de débauchage et voulaient canoniser le reste des opposants, un gros poisson est tombé dans le bras du plus grand commun diviseur (PGCD), pourtant, se dit-il, « président légitimement élu ». L’homme a cédé aux beaux yeux de son antagoniste de tout le temps.

L’insolite précipite la déconfiture de Lamuka. Chaque leader prend ses distances et donne son opinion sans concertation. La chute de l’Empire est pour l’un de ces quatre matins. Bravo au « PGCD ».

Très peu ont résisté face aux millions. Mais beaucoup ont laissé des plumes, d’autres des jambes, d’autres encore la vie. Ainsi donc, tous les partis politiques congolais ont un seul plus grand commun diviseur qui les a tous émiettés.

Mais comme il y a un temps pour tout, le FCC, ce PGCD congolais a eu, à l’instar de Nabuchodonosor du livre de Daniel, la révélation d’une main mystérieuse : « Mené Tekel Phares ( Dieu a compté les jours de ton règne et y mis fin…) ».

Par Bajika Ndeba