RDC : Ils ont un Chef, qu’ils l’écoutent
5 décembre 2020La crise actuelle au sein de la coalition au pouvoir en République démocratie du Congo fait penser à la démarche de l’homme riche de la bible qui demandait à Abraham d’envoyer quelqu’un avetir ses membres de famille afin d’échapper au couroux de l’enfer. Le père des croyants qui avait sur sa poitrine le pauvre Lazare répondit à cet intercesseur impénitent : « Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent ! ».
C’est vraissemblablement la réponse qu’ont eue les émissaires de Joseph Kabila en Angola chez Lorenço, en Afrique du Sud de Ramaphosa ou au Kenya chez Uhuru. Des envoyés spéciaux en Afrique pour solliciter l’intercession de ceux qu’on estime « parrains » de l’accord, « le mystérieux accord », selon le député Thomas Lokondo. Ceux qui ont toujours brandi la souverainneté sont finalement obligés de se dédire.
Rencontre entre les deux autorités morales suspendue, conseils des Ministres renvoyés aux calendes grecques, le courant ne passe pas entre la SNEL et la population. Le déclic aura été l’absence du Premier Ministre et Ministres du FCC à la prestation de serment de nouveaux juges de la Cour constitutionnelle. En furie, le primus inter pares opte de sauver le peuple en lieu et place d’un accord qui enterre vivant.
« Ils ont un Chef, qu’ils l’écoutent ! » Oui, la solution à la crise ne viendra ni de l’Angola ni de l’Afrique du Sud, mais des Congolais. Voilà qui justifie les consultations présidentielles. Durant trois semaines, des leaders sociopolitiques ont présenté au Chef de l’Etat leurs points de vue qui sont des vues à partir d’un point. Selon un membre du Secrétariat technique chargé de compiler les différents rapports des consultations ayant requis l’anonymat, 97% proposent la requalification de la majorité parlementaire.
« Ils ont un Chef, qu’ils l’écoutent ! » C’est la réponse qui mérite d’être donnée aux caciques et ouailles du sanctuaire de Kingakati qui tournent leurs regards vers les Chefs d’Etat africains pour amener Félix Tshisekedi à s’accrocher à l’accord dont le contenu demeure un mystère. Mais ce dimanche le Chef s’expime Urbi et Orbi pour annoncer de grandes décisions qui seront du vinaigre pour une frange de la population et une joie immense pour la majorité qui tient à se débarrasser du colis encombrant. Le mieux à faire pour espérer tenir encore un peu, c’est de se ranger du côté de la véritable majorité qu’est le peuple qui a souhaité la fin de la coalition au pouvoir. Chercher à mijoter des coups, c’est défier indéfinement le souverain primaire, source de tout pouvoir légitime.
« Nous avons trouvé une solution chimique pour rendre le béton en poudre « , twittait Néhémie Muilanya, coordonnateur du FCC la semaine dernière. Entre temps, ils se disent disposés à dialoguer dans le cadre de l’accord. Mais avec le béton qu’ils veulent réduire en poudre ? C’est inintelligent de croire à la conversion du diable avant le millénium.
L’informateur sera désigné ce dimanche, n’en déplaise aux tambourinaires. Ce discours du Président de la République très attendu, marque un nouveau tournant historique pour le pays. Surnommé hier Président protocolaire, pantin, placebo, aujourd’hui plus dictateur que Mobutu, le 5e Président aura été en réalité un « faux » malade, un faux con en face des faucons. Est donc pris qui croyait prendre.
Y’a-t-Il crise à la coalition FCC-CACH en République démocratie du Congo ? Oui, mais « Ils ont un Chef, qu’ils l’écoutent !
Par Edouard Bajika