Félix demistifie Phénix
11 décembre 2020Félix, est ce fils du Sphinx. Il est l’actuel Chef de l’État de la République démocratique du Congo (RDC). Phénix, parfois écrit phœnix, du grec ancien au sens probable de « rouge sang », est un oiseau légendaire, doué d’une grande longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître après s’être consumé dans les flammes. Il symbolise ainsi les cycles de mort et de résurrection. Ici, Phénix est l’image donnée à Joseph Kabila par ses proches qui le divinisent et le croient éternel président de la RDC qui peut aller et revenir. « Je ne vous dis pas adieu, mais à bientôt », lâchait le Raïs à ses homologues africains.

Félix et Phénix, hier deux protagonistes, aujourd’hui antagonistes, se livrent à une bataille politique après deux ans de coalition infructueuse. Le mari, Félix, décide de divorcer d’avec sa concubine, Phénix, apparemment stérile. Leur union a été qualifiée de plus incestueuse de l’histoire de l’humanité.
Le mari justifiait sa décision d’heberger cette femme tumultueuse, source de blocage par le fait qu’il fallait sauvegarder les acquis de la première alternance pacifique en RDC. Mais la querelleuse avait son cœur ailleurs, étant donné qu’elle est lesbienne. Elle veut tout diriger dans la famille, elle veut inverser la loi de la nature en devenant un homme, pourtant, née femme. C’est là tout le problème, l’inconvénient d’épouser un monstre à plusieurs têtes.
Après moult réflexions, Félix résoud, sous fortes pressions des familles, mais surtout du souverain primaire, de se débarrasser de la femme infidèle. Ne souhaitant pas le divorce, cette dernière évoque constamment l’acte verbal de mariage, sans le brandir ni devant ses avocats, ni aux voisins. Il faut alors contourner le piège pour éviter des casses.
Est engagé alors une bataille sans merci au Parlement. La majorité tant vantée n’était que dans la tête des membres du Front commun pour le Congo (FCC), mais en réalité, rien de tel. Adieu Mabunda qui avait la prestance, mais c’est la faute à Kabund qui a la préséance. Adieu Jeanine qui était protectrice du lion, heureusement que le temps des stratégies a congédié ses ions.
Le mythe demistifié
La majorité effritée, inaugure la première victoire de Félix sur Phénix, parce qu’il faut attendre d’autres rounds. Reste l’élection du nouveau Bureau. Désormais les armes sont tournées vers le Sénat où le président du bureau est à deux minutes de subir le même sort que sa collègue, désormais ex-présidente de l’Assemblée nationale. Le vieux Ilunkamba a donc l’occasion de sortir de manière élégante pour éviter d’être ridicule. Les rescapés du naufrage n’ont qu’à se relever et rejoindre vite le train de l’Union sacrée de la Nation. Le contraire s’avère fatal.
C’est le début de la fin de l’ère de la kabilie qui avait étendu ses tentacules et se croyait inébranlable. Une fin? Oui, l’empire s’écroule alors qu’on n’a pas encore frappé le berger pour que les brebis soient dispersées. Félix amorce ainsi un virage à 90 degrés. En rassembleur, il peut réussir le pari risqué. C’est par là la solution, l’envol du pays vers des firmaments joyaux où le Congolais aura raison de conjuguer le verbe vivre comme tout le monde, et pourra recouvrer sa dignité bradée. Félix aura ainsi marqué l’histoire plus que ses prédécesseurs.
La femme infidèle n’a d’autre choix que de se convertir et faire l’opposition pour éviter de passer le reste de sa vie dans une maison pénitentiaire, loin de ses richesses amassées durant près de deux décennies. Il eût soir, et il y eût un matin.
Par ailleurs, les Congolais ont les mêmes lois, mais il faut que tous portent cette croix. Félix révèle ainsi que le Phénix n’était qu’un mythe qu’il a demistifié.
Par Edouard Bajika