RDC : L’essentiel du discours de Fatshi aux congolais devant le Parlement
14 décembre 2020« Rompre avec une coalition FCC – CACH ; nommer un Informateur ; procéder à la formation d’un Gouvernement d’Union Sacrée de la Nation ; mettre en œuvre les réformes issues des consultations », telles sont les grandes lignes du discours du chef de l’État à la Nation, tenu ce lundi 14 décembre 2020, devant le Parlement réuni en congrès.
De la politique à la sécurité, en passant par le social, l’économie et la diplomatie, le président congolais Félix Tshisekedi a, pendant environ 3/4 d’heures, passé en revue des grandes actions entreprises durant l’année 2020. C’est un exercice de routine auquel le chef de l’État se livre à la fin de chaque année en vue de rendre compte de sa gestion du pays. C’est aussi l’occasion de présenter sa nouvelle vision politique pour l’année suivante.
L’essentiel du message de Félix Tshisekedi aux congolais est axé sur quelques points essentiels ayant attiré l’attention de MédiaPlus. D’abord, il a réitéré sa décision de rompre avec le Front commun pour le Congo (FCC), la plateforme politique dirigée par son prédécesseur Joseph Kabila, son allié au pouvoir. La coalition FCC-CACH était devenue, selon le président congolais, « paralysante pour l’action du Gouvernement ».

Sur ce point, Félix Tshisekedi a tenu à rendre « un vibrant et mérité hommage » à tous les députés et sénateurs qui ont pris part aux récentes consultations qu’il a initiées, le 23 octobre dernier, en perspective d’une « Union sacrée de la Nation ».
« Corriger les excès du passé »
« Comme je n’ai cessé de vous le rappeler, vous avez un rôle immense à jouer pour aider à corriger les excès du passé, à implémenter un nouveau mode de gouvernance et à veiller à ce que nous ayons un Congo pacifié, plus efficace, plus démocratique et surtout plus solidaire », a rappelé Félix Tshisekedi aux congressistes. Il affirme avoir noté, à l’issue des dites consultations, « une forte convergence de vues entre la très grande majorité des parties consultées et moi-mêmcre sur la nécessité de « rompre avec une coalition FCC – CACH, devenue paralysante pour l’action du Gouvernement », a-t-il déclaré.
Félix Tshisekedi a, dans la foulée, annoncé qu’il va nommer un informateur « aux fins d’identifier une coalition, conformément à l’alinéa 2 de l’article 78 de la constitution », en vue de la création d’un prochain « gouvernement d’union sacrée de la Nation qui travaillera en harmonie avec le Chef de l’Etat ». Il a enfin émis le vœu de mettre en œuvre les réformes issues des récentes consultations.
« La crise à laquelle nous avons assisté au sein de l’Assemblée nationale et son dénouement démocratique exemplaire à travers le traitement et le sort réservé à la pétition engagée par les Députés de tous bords contre l’ancien Bureau, constitue un indice sérieux de maturité politique. Ce fait tend à démentir une certaine doxa populaire qui soutient encore que le sort de notre pays ne peut s’inscrire que dans le sang, la violence, les rébellions, les assassinats et autres coups d’Etat », a souligné le président de la République.
D’après lui, « le moment est donc venu de comprendre qu’il n’y a d’alternative à la construction démocratique que dans la paix et la concorde nationale, aussi laborieuse soit-elle », a-t-il fait observer. Et d’ajouter : « Que l’on soit de la majorité ou de l’opposition, chacun doit jouer sa partition dans l’amour du pays et de son Peuple, et dans le respect des institutions ».
Rapatriement des reliques de Lumumba
Le chef de l’État a également annoncé le rapatriement, en juin 2022, des reliques de l’ancien Premier ministre congolais, Patrice Emery Lumumba, « à qui on donnera enfin une sépulture digne de son sacrifice pour la patrie », a affirmé Félix Tshisekedi.
Par ailleurs, la crise économique qui résulte de l’épidémie à Coronavirus (Covid-19) a été évoquée par le président Tshisekedi qui reconnaît que cette pandémie mortelle a mis en danger la santé de nos populations « déjà fortement vulnérables de suite de l’accès insuffisant à la santé, à l’eau et à l’électricité et en proie à d’autres maladies et épidémies ».
« L’année qui s’achève a été profondément affectée par la crise sanitaire et socioéconomique provoquée par la pandémie de la Covid-19 ainsi que d’autres épidémies, dont la maladie à virus Ebola, qui ont occasionné de lourdes pertes en vies humaines à travers le pays », a indiqué Félix Tshisekedi.
En outre, pour certains, le chef de l’État devrait passer maintenant à l’action, dès lors qu’il vient de divorcer d’avec son « allié gênant ». Le Peuple qui dit en avoir marre des discours, voudrait le voir passer à la vitesse dans la concrétisation de toutes ses promesses pour le bien-être social de tous les citoyens.
Par Stanislas Ntambwe