Lamuka-religieux : la distanciation !
24 juillet 2021À l’approche des enjeux électoraux en RDC, la distance semble remarquable et très visible à l’oeil nu de tout observateur averti . En cas d’absence du consensus entre parties prenantes au processus électoral ,le tendem Lamuka: Fayulu -Muzito y voit un dictat du régime Tshisekedi qui ouvre la voie au chaos.
C’est ainsi qu’Adolphe Muzito , coordonnateur du présidium de cette plateforme ,rejette la main tendue de Christophe Mboso, président de la Chambre basse du Parlement, en réservant une fin de non-recevoir à son appel à désigner un représentant Lamuka à la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
En échange Lamuka brandit déjà le fameux article 64 de la constitution congolaise, un ultime appel au peuple de recourir à ce moyen constitutionnel par excellence pour restaurer, selon ces opposants, la légalité et l’autorité de l’Etat dans un contexte de crise de légitimité des institutions et de leurs animateurs. Fayulu -Muzito et leurs communicateurs pensent à ce remède de choc .ils le préconisent au peuple comme un droit et un devoir en même temps.
À ce même peuple et dans un contexte quasi identique, les chefs des confessions religieuses préconisent plutôt autre chose :

L’ACCOMPAGNEMENT !
Au point 7 de leur communiqué relatif à la désignation des candidats à la CENI de vendredi dernier,les princes religieux appellent le peuple à « se mobiliser et à ACCOMPAGNER le processus électoral en vue de préserver sa souveraineté nationale« , lit-on dans ce communiqué.
Deux appels distincts et opposés, lancés au souverain primaire. Alors qui suivre ? Quelle voix les brebis entendraient-elles et suivraient-elles ?
Les confessions religieuses semblent s’éloigner des opposants Fayulu-Muzito sur le plan de l’agir, de l’attitude à adopter face au processus électoral en cours, nonobstant leur précédente vision commune sur les imperfections dudit processus.
Le duel Fayulu-Muzito ne saura donc plus compter sur les religieux quant à la régularisation du processus électoral, pas très différent de la situation de la « vérité des urnes » où l’église catholique a cru à une vérité et a évolué tout de même pendant que Fayulu y est resté.
En définitive, seule la maturité citoyenne du peuple congolais compte en vue de discerner le vrai appel du faux :Résister ou accompagner ? Et ce, à moins de 3 ans des élections de 2023.
Par Jacques Diku