Beni : La Justice militaire appelée à plus d’humanisme et la société civile à dénoncer les ennemis de la paix
4 août 2021Après Goma, le ministre des droits humains, Albert Fabrice Pwela a ouvert, ce mercredi 4 Août 2021, les travaux d’un atelier de renforcement des capacités à l’intention des éléments de l’armée nationale, de la Police ainsi que de la société civile, à Beni où il est arrivé l’avant-midi de ce mercredi.
Cet atelier axé sur les droits de l’homme et le Droit humanitaire international a pour but, de sensibiliser les participants sur cette thématique en vue de leur permettre de se garder et de veiller sur les cas de violation des droits humains pendant cette période de l’État de siège, décrété par le Président de la république dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
Dans son mot de bienvenue au ministre des Droits humains, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant général Constant Ndima Kongba, se dit « heureux » du fait que la ville de Beni est honorée par son arrivée dans « cette zone où les ennemis de la paix ne cessent de violer les droits de l’homme et où la population reste préoccupée par le retour de la paix ; une réponse pour renforcer les droits humains », a-t-il déclaré.
Appel à plus d’humanisme
Prenant la parole, le ministre Pwela a d’abord contextualiser l’état de siège décrété par le chef de l’Etat dans cette partie du pays depuis le 06 mai 2021. « La simple évocation du nom de Beni fait penser, pour le commun de mortel, à cette ville où on peut s’entretuer et massacrer dans l’impunité totale », a-t-il relevé pour justifier la décision de l’état de siège.
Cependant, le ministre des Droits humains souligne que « l’état de siège n’est pas un alibi pour laisser libre cours à des violations des droits humains. Car, ceux-ci sont sacrés et doivent être protégés. Où que l’on soit et quoi que l’on fasse, on doit bénéficier du respect de sa personne », a dit le ministre des droits humains aux participants.
Pour Albert Fabrice Pwela, le résultat sur base duquel le chef de l’Etat sera coté à la fin de son premier mandat, c’est entre autre, « la pacification de l’Est de la République dont fait partie le Nord-Kivu, l’Ituri et le Sud-Kivu ». Il note que, le fait que l’état-major du gouverneur militaire soit installé à Beni est une réponse à ceux qui pensent que cette ville est laissée pour compte.
Le ministre des Droits humains a ainsi encouragé les acteurs de la société civile à dénoncer tous les cas de violation des droits humains et leurs auteurs. Il a aussi demandé aux autorités de la justice militaire de faire preuve d’humanisme.
« Nos prisons sont remplies du monde et on y envoie quelqu’un pour n’importe quelle infraction. Or, nous sommes en pleine période de la troisième vague de la Covid-19. La prison doit être un cadre de rééducation pour une réinsertion et non un mouroir. Il n’est pas normal que dans nos prisons on manque de la nourriture, des intrants médicaux et pharmaceutiques pour soigner nos compatriotes », a martelé le patron des Droits humains en RDC.
Il sied de noter que le séminaire qui s’est ouvert mercredi à Beni, s’inscrit dans le cadre de la caravane des droits humains que le ministre des Droits humains et sa suite ont débuté depuis le 26 juillet, dans différentes villes et cités de la république. « Nous avons visité plusieurs cités et prisons, parce que cela tient à cœur le chef de l’Etat, le chef du gouvernement et l’ensemble de la république pour que la paix revienne », a souligné Fabrice Pwela.
Par Stanislas NTAMBWE