EPST : Plus de 2400 agents fictifs dénichés

EPST : Plus de 2400 agents fictifs dénichés

25 août 2021 0 Par Rédaction

Les écoles fictives font très mal à la gratuité de l’enseignement fondamental, cette exigence constitutionnelle, matérialisée par le cinquième président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi. À la tête du stratégique ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), professeur Tony Mwaba Kazadi est ainsi à l’œuvre pour dépiéger la gratuité des pesanteurs de fraude, notamment des écoles fictives, et par ricochet, des enseignants fictifs de ces écoles dans les fichiers de paie du Service de contrôle et de paie des enseignants (Secope).

C’est dans ce cadre que s’inscrit le travail de la commission chargée de nettoyer le fichier de paie des enseignants. Le rapport synthèse couvrant les 26 provinces administratives du pays, rendu public, hier mardi 24 août, est autant révélateur.

« 42 écoles fictives, 879 établissements scolaires non viables, 4.473 établissements fonctionnent avec des faux arrêtés, 2.483 agents fictifs, et 2.483 agents sans actes réguliers de recrutement ».

Des enjeux et défis qui se posent dans le secteur de l’éducation en République démocratique du Congo, il y a en grande place l’application de la gratuité de l’enseignement fondamental inscrite à l’article 44 de la Constitution du pays, depuis son adoption en 2006.

Cette problématique qui figure parmi les programmes phares du gouvernement, fait du coup, du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) un portefeuille gouvernemental stratégique devant matérialiser la promesse du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. C’est fort de cette évidence que le ministre de l’EPST, Tony Mwaba a la lourde mission de relever l’application de cette disposition constitutionnelle.

Il s’agit en réalité du chemin de la croix dès lors qu’il faut engager préalablement le combat pour l’assainissement de ce ministère confronté à la problématique du nettoyage du fichier qui paie des enseignants. C’est un fichier qui comporte des établissements et des enseignants fictifs.

Par conséquent, dans les finances publiques, les moyens ou les fonds qui peuvent être destinés à la résolution d’autres problèmes importants, sont confisqués par certaines personnes sans foi ni loi, sans remords et sans scrupules.

La preuve, c’est que la commission mise en place par le ministre pour nettoyer le fichier paie des enseignants a rendu public, hier mardi 24 août, le rapport synthèse de sa mission étendue sur toutes les 26 provinces administratives sauf quelques coins où sévit l’insécurité.

Les 58 équipes des missionnaires ont basé leur travail sur un plan prioritaire réparti en deux volets. D’abord la fiabilisation du système d’informatique du SECOPE et le nettoyage systématique du fichier qui paie des enseignants.

« 57.174 établissements scolaires ont été visités sur les 57.202 prévus, 42 écoles fictives, 879 établissements scolaires non viables, 4.473 établissements fonctionnent avec des faux arrêtés, 2.483 agents fictifs, et 2.483 agents sans actes réguliers de recrutement », indique le rapport synthèse de la mission.

Prendre des mesures courageuses

Dans cette mission figurait aussi des syndicalistes qui ont fait part d’un constat négatif. C’est celui du non-respect des textes légaux qui régissent l’administration publique surtout en ce qui concerne la procédure disciplinaire pour sanctionner l’enseignement, le recrutement des enseignants et permutation en violation de l’interdiction de tout mouvement du personnel par le secrétaire général.

Ainsi les syndicalistes proposent, entre autres, au ministre de tutelle de diligenter une mission de contre-vérification dans les provinces à problème non visitées par les missionnaires, la Construction et la réhabilitation des écoles, de mettre en place une commission ad hoc en vue d’examiner au cas par cas la situation des provinces concernées, d’organiser une paie de proximité pour éviter le déplacement des enseignants vers les banques qui perturbe le calendrier scolaire pour perpétuer la mise en œuvre de la gratuité.

De leur côté, les assistants principaux missionnaires suggèrent au ministre de l’EPST d’organiser des missions de suivi une fois par trimestre, de permuter tous les chefs d’antennes qui sont devenus comme des chefs coutumiers, de procéder au remplacement des directeurs provinciaux et chefs d’antenne qui ont fait preuve d’incompétence dans la gestion technique et administrative de leurs entités.

À l’œuvre, le ministre de l’EPST a salué le courage des missionnaires ainsi que la qualité du travail abattu malgré les conditions quelques troubles dans certains coins du pays. Il devra ainsi prendre des mesures courageuses afin de réaliser ses deux missions phares à la tête du ministère, à savoir redresser le sous-secteur de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) et consolider la gratuité de l’enseignement fondamental.

LP